Plongée dans l’univers de la librairie pour les 3e

Ce lundi 24 janvier, les 3B et les 3C ont fait la rencontre des libraires qui ont sélectionné pour eux les 3 romans qu’ils lisent dans le cadre de Coup de jeunes en librairie : Bénédicte et Pierre Thomine de la librairie Eureka Street de Caen.

Les libraires ont démarré la rencontre par une présentation de leurs parcours individuels. L’une est passée du livre neuf au livre ancien en officiant dans plusieurs libraires caennaises. L’autre a exercé son métier aux quatre coins de la France.

Clémentine a été intéressée par « l’histoire de la librairie Eureka Street »

Et il faut dire que cette histoire prend de nombreux détours, comme Bénédicte et Pierre ont pu l’expliquer aux élèves. Ils leur ont raconté leur projet commun - une librairie itinérante et une librairie "en dur" - et les étapes et épreuves qu’ils ont dû passer pour le concrétiser. Aujourd’hui, ils s’acharnent avec passion à rendre cette librairie vivante, à en faire un lieu de vie où les clients se sentent bien, ce qui a marqué les élèves.

« Ce qui m’a intéressé, c’est quand ils parlaient de leur boutique. J’aime bien le concept de rigolade, de manger dans la librairie avec les écrivains […], les rencontres d’autres personnes. » - Angéline B.

« C’est une librairie qui a l’air accueillante et très cool. » selon Lucas P.

Les libraires ont ensuite évoqué les spécificités de leur métier que Bénédicte Thomine décrit comme étant "le plus beau métier du monde", idée dont elle ne démord pas depuis ses 12-13 ans. Transporter des cartons, passer des commandes, conseiller les clients, recevoir les diffuseurs, organiser des rencontres, aller chercher les auteurs à la gare, gérer la comptabilité... mais aussi faire des paquets cadeaux (chaque jour !) et bien évidemment lire (le soir et le week-end).

Madison F. a noté "la multiplicité des tâches du libraire : l’organisation, le ménage, les cartons..."

Yannis s’étonne : "Quelle charge de travail ont-ils !"

Pierre et Bénédicte ont abordé la profusion de livres publiés chaque année (plus de 68.000 en 2019) et la nécessité de faire le tri dans toutes ces publications, notamment lors des commandes de nouveautés qu’ils passent en partie à l’aveugle. Dans ce contexte, nos deux libraires ont insisté sur ce qui les distingue des autres points de vente du livre : la possibilité, via leurs conseils, de faire connaître des auteurs et des maisons d’édition moins distribuées qui ont besoin d’eux pour atteindre leurs lecteurs.

Loucas L. trouve que « le métier de libraire est très intéressant mais aussi très dangereux car il faut choisir de bons livres. »

Ludivine T. dit qu’elle a "aimé savoir la façon dont ils ont choisi les livres."

"Ce qui m’a intéressé c’est la diversité des livres que l’on peut lire (en avance !) et le parcours que les deux libraires ont suivi" - Tom S.

"J’ai appris que les libraires lisent le plus de livres possible pour les conseiller mais qu’ils ne peuvent pas tous les lire. J’ai aussi découvert que les livres non intéressants sont pilonnés (= écrasés)" - Mathis T.

Bénédicte et Pierre ont pris le temps de citer les autres acteurs de la chaîne du livre : l’auteur, l’éditeur, l’imprimeur, le diffuseur et le distributeur. Ils sont revenus sur le rôle de chacun et ont expliqué le vocabulaire propre à leur métier : office, retour, tirage, service de presse, épreuves non corrigées, etc. Ils en ont également profité pour réaffirmer le prix unique du livre fixé par l’éditeur depuis la loi Lang de 1981.

« J’ai été très intéressée par les étapes d’impression d’un livre. » - Léa B., qui aimerait travailler dans ce domaine.

« Ce qui m’a intéressé, c’est le circuit du livre. » - Sullyvan G.

Myrtille L. dit avoir appris « le circuit du livre, les métiers liés aux livres » .

Bénédicte et Pierre Thomine ont enfin raconté leur rencontre avec Nicolas Mathieu avant qu’il obtienne le célèbre prix Goncourt qui permet aujourd’hui à l’auteur de tirer à 500.000 exemplaires. Nicolas Mathieu leur a fait l’amitié de venir rencontrer leurs clients suite à ce Prix et devrait d’ailleurs revenir dans la librairie Eureka Street prochainement pour son nouveau roman.

Elise L. a appris qu’  « il y a des concours pour les écrivains qui peuvent changer leur vie » .

"Des écrivains, dont certains connus, viennent présenter aux libraires leurs ouvrages et j’aimerais être présent à ce moment-là" dit Victor F.

Après ce riche discours, certains élèves ont osé interroger les libraires : Combient de livres lisent-ils chaque année ? Quel est le profil de leur clientèle ? D’où vient le nom de leur librairie ? Comment vendre des livres que l’on n’aime pas particulièrement ? Que pensent-ils du livre numérique ? Que deviennent les livres invendus retournés au distributeur ? etc. Les échanges se sont poursuivis pour quelques élèves après la rencontre autour des livres apportés par Pierre et Bénédicte, et notamment une BD qui devrait bientôt trouver sa place au CDI...

Ludovic remarque au sujet d’une anecdote de nos libraires : "C’est amusant de voir qu’on peut commencer la lecture à 45 ans, qu’on peut commencer à aimer lire tard !"